Présenté à l'origine comme une simple extension, ODST a finalement mûri pour devenir un jeu à part entière. Un tout nouveau titre estampillé Halo dans lequel il n'est pourtant pas question de revêtir la lourde armure du Master Chief afin d'aller faire de gros trous dans les rangs des Covenants. En effet, c'est cette fois dans les bottes d'un soldat presque ordinaire que vous irez affronter les hordes fluorescentes de l'alliance alien. Balancé depuis l'orbite sur la surface de la Terre en compagnie de vos frères d'armes, vous allez ainsi redécouvrir une guerre que vous pensiez pourtant bien connaître.Alors comme ça, on a envie de rentrer dans le corps d'élite de l'UNSC ? On pense en avoir les tripes ? On se croit plus solide que les courageux marines qui meurent déjà depuis plus de trente ans sur tous les champs de batailles de l'univers ? Non parce qu'être balancé de plusieurs dizaines de kilomètres d'altitude dans une capsule qui ressemble à s'y méprendre à un bon vieux cercueil pour atterrir/s'écraser là où les combats sont plus sanglants, ce n'est pas exactement comme mater un nouvel épisode de Oui-Oui ! Et pourtant, tu es toujours là, frais et pimpant, prêt à plonger vers une mort inéluctable, les yeux brillants à l'idée d'aller botter des fesses extraterrestres. Ben mon gars, rassure-toi, tu vas en avoir pour ton argent ! Ce discours, le jeune rookie que vous incarnez dans Halo 3 : ODST y a peut-être eu droit, mais il ne s'en retrouve pas moins dans son suppositoire high-tech, à sauter avec ses camarades sur un objectif bien précis pour livrer le combat de la dernière chance. Manque de pot, le largage vire à la foire au pâté et notre jeune soldat finit par se réveiller six heures plus tard, en pleine nuit, dans une rue de la ville morte de New Mombasa.
Votre visière vous permettra d'identifier plus facilement vos cibles dans l'obscurité de la ville.
Débute alors pour lui une sinistre partie de cache-cache lors de laquelle il va devoir tout faire pour retrouver les traces de ses collègues disparus. Evidemment, la ville est déjà tombée entre les pattes visqueuses des Covenants. Ces derniers patrouillent donc joyeusement dans la zone et ne demandent qu'à casser de l'humain. L'autre souci, c'est que même si vous n'êtes pas aussi inoffensif qu'une brebis égarée, vous n'êtes pas le Master Chief non plus. Votre belle petite armure d'ODST dispose bien d'un bouclier qui se recharge lorsque vous ne subissez pas de dégâts, mais elle est loin d'être aussi performante que celle du spartan. De plus, lorsque votre bouclier est vide, c'est votre santé qui prendra, jusqu'à ce que vous finissiez par mourir dans le caniveau. En ce sens, ODST reprend donc le vieux schéma classique des FPS, avec ses kits de soin planqués un peu partout qu'il s'agira de dénicher en cas de pépin. Bref, tout ça pour dire que foncer tête baissée vers l'ennemi n'est pas la meilleure solution pour progresser dans la ville. Heureusement, votre casque vous permet de disposer d'une sorte de vision nocturne améliorée : amplification de la lumière, désignation des cibles hostiles, désignation des objets ou mécanismes importants, barre de santé et boussole avec azimut à 360° où s'inscrivent la direction de votre prochain objectif. Des outils littéralement indispensables pour retrouver votre route étant donné la structure relativement ouverte de la ville. Car chaque quartier a beau être séparé des autres par de grandes portes métalliques bien localisées, tous offrent de petits chemins détournés et quelques bâtiments à explorer. Idéal pour contourner les patrouilles ennemies, d'ailleurs toujours très bien placées par Bungie.
On ne change pas une formule qui gagne.
Dès lors, on se prend vraiment à observer les rondes et à assassiner sauvagement un retardataire d'un coup de crosse bien senti. Sachez d'ailleurs que le titre met à votre disposition deux nouvelles armes particulièrement adaptées à l'assassinat de Covenant. En effet, pour favoriser les coups de vicieux, vous aurez la possibilité d'utiliser un pistolet-mitrailleur doté d'un silencieux. Forcément pratique pour faire vos petites affaires sans trop attirer l'attention. D'autant que l'IA des extraterrestres semble avoir été dépoussiérée. Alors certes, on assistera régulièrement à de petits ratés, mais dans l'ensemble, les Covenants réagissent de manière logique et tendent notamment à se planquer avec plus de conviction que par le passé lorsque les balles commencent à voler. L'autre "nouvelle" pétoire n'est en fait que le pistolet d'Halo : Combat Evolved. Bruyant, puissant et toujours aussi précis grâce à son zoom. On l'utilisera volontiers pour se débarrasser des Grunts et pour faire du headshot sur des cibles plus imposantes, qu'on aura préalablement délestées de leur bouclier. Autant dire que les vieux de la vieille risquent de sauter au plafond en empoignant l'engin !
Il faut reconnaître que les Commandos Orbitaux ont la classe.
A ce titre, nous invitons les connaisseurs booster d'emblée la difficulté, les modes Héroïque ou Légendaire étant tout indiqués. C'est à ce prix-là qu'ils se sentiront vraiment fragiles, vulnérables et qu'ils devront davantage chercher à éviter la confrontation et à ruser plutôt qu'à foncer bêtement dans le tas. L'idéal sera même de prévoir à l'avance vos déplacements et d'utiliser la carte des lieux. Une map plutôt lisible sur laquelle ont d'ailleurs été placées des balises qui indiquent la dernière position connue de chacun de vos équipiers. Car on vous rappelle que l'objectif de toute cette équipée nocture reste encore d'aller découvrir ce qu'il est advenu de vos petits camarades ! Bref, ce sera à vous de choisir l'ordre dans lequel vous vous rendrez à chaque emplacement. Et lorsque vous finirez par mettre la main sur un indice - généralement un casque ou une arme - vous déclencherez alors un flash-back, qui prendra en fait la forme d'un gros niveau jouable dans un style nettement plus proche de ce à quoi nous avait habitué le Master Chief. Vous vous retrouverez ainsi dans la peau d'un autre personnage et vivrez les événements des six dernières heures à sa place.
Ici, vous devrez défendre un bâtiment contre des tripotées d'aliens vociférants.
Comptez ainsi sur six grosses missions lors desquelles vous devrez, selon le cas, prendre d'assaut une énorme colline au volant de votre Warthog, jouer au sniper sur le toit d'un building, traverser un quartier extrêmement bien défendu à pied, piloter un char d'assaut dans des zones urbaines ou encore défendre un bâtiment face à des vagues absolument interminables de Covenants. Les niveaux sont certes classiques dans leur structure, mais le dynamisme d'Halo et sa jouabilité exemplaire rendent ces scènes absolument mémorables. La campagne d'Halo 3 : ODST offre donc une bonne petite sélection de scènes différentes, entrecoupées de surcroît par de très rafraîchissantes balades nocturnes en pleine ville. L'équilibre entre ces différentes phases se révèle ainsi très bénéfique et la campagne finit même par paraître plus maîtrisée et plaisante que celle d'Halo 3. Dommage que le dernier tiers du jeu ne fasse finalement que renouer avec quelques-uns des travers les plus gênants de la série. On pense notamment à des niveaux longuets aux salles trop semblables, presque copiées les unes sur les autres. Heureusement, la toute dernière scène permettra au joueur de partir sur une note bien plus positive.
Vision cataclysmique d'une Terre déchirée par la folie de la guerre.
Terminer l'aventure devrait d'ailleurs prendre à peu près 6 heures à un joueur moyen, en Héroïque, peut-être plus si celui-ci est du genre à rechercher tous les journaux audio dissimulés en ville. Il s'agit en fait de petits comptes-rendus, pas dénués d'humour, qui vous permettront d'avoir un aperçu des événements lors de l'évacuation de la ville. Mais on vous rappelle également que le jeu peut être parcouru à quatre en coopération ! Alors certes, on aura la possibilité de se coordonner pour vaporiser les patrouilles ennemies, mais les phases "d'infiltration" perdront alors de leur charme. Rien à dire pour ce qui est des flash-back en revanche, jouer à plusieurs ne posera alors plus le moindre problème. Cela dit, l'offre multi d'Halo 3 : ODST ne s'arrête pas là. On disposera notamment d'un tout nouveau mode répondant au doux nom de Baptême du feu. Le machin fonctionne sur le même modèle que le mode Horde de Gears of War 2. Il s'agira en effet de rassembler jusqu'à trois potes (pas de Matchmaking pour ce mode) puis tenter de survivre à des vagues successives de Covenant au sein de 10 cartes spécifiques, assez intelligemment arrachées au solo d'ODST. Vous disposerez d'un capital commun de 7 vies et en gagnerez une supplémentaire à l'issue de chaque vague. Et autant vous assurer qu'il vous faudra vous serrer les coudes, ODST n'étant pas particulièrement tendre avec les joueurs. Car effectivement, à chaque nouvelle vague, l'ennemi deviendra nettement plus coriace, du fait de l'activation de "crânes" qui modifient à chaque fois un aspect particulier du comportement ennemi.
Le mode Baptême du feu promet de nombreuses heures de folie.
Pour finir, vous trouverez l'intégralité des cartes multijoueurs d'Halo 3 (avec tous les packs sortis depuis 2007) ainsi que trois environnements inédits sur un second DVD. Et rassurez-vous, ce n'est pas parce que vous jouerez avec votre copie d'ODST que vous ne pourrez pas rejoindre ceux qui ne possèdent qu'Halo 3 tout court. Dernier petit bonus : l'assurance d'accéder à la bêta d'Halo : Reach en 2010. Le coup est un peu vache, mais régulier. Quoi qu'il en soit, avec un prix honnête, une campagne courte mais bien ficelée et un tout nouveau mode coopération des plus réussis, on se dit qu'Halo 3 : ODST vaut franchement le détour. Ceux qui auront le courage de rejoindre les rangs des Commandos Orbitaux ne le regretteront pas.